La Maison du Père a la chance de compter sur des douzaines de bénévoles, dont le travail est immensément apprécié.
Mais les bénévoles ayant déjà été employés, c’est plus rare! C’est pourtant le cas de Zoé, cette jeune femme de 20 ans qui fut préposée à l’accueil de la Maison du Père pendant plusieurs mois et qui est revenue faire du travail volontaire, en pleine pandémie, par passion d’aider les autres. Nous nous sommes entretenus avec Zoé pour discuter de son parcours et lui laisser nous expliquer ce que le bénévolat à long terme, privilégié par la Maison du Père, peut apporter à des jeunes comme elle.
Son parcours commence à la fin de ses études secondaires. Zoé rêve alors de bénévolat, et d’ailleurs. Elle caresse le projet d’aller apporter de l’aide bénévole dans un orphelinat en Inde, mais ses plans sont contrecarrés par la pandémie de la COVID-19. Mais Zoé est infatigable. Elle persiste, et trouve un poste à l’accueil de la Maison du Père car, à défaut de voyager, elle peut encore aider. « Mon bonheur ne dépend pas du bonheur des autres, dit-elle, mais le bonheur des autres m’apporte une grande joie, une grande raison d’être. »
Elle quitte ensuite parce qu’elle souhaite aider mieux et davantage, mais revient « à la Maison » pour travailler bénévolement. Cela lui permet de côtoyer et d’aider de plus près encore les hommes hébergés ici, notamment en servant la nourriture à la cafétéria, en vendant des vêtements à la friperie et en remplissant de cadeaux des bas de Noël pour les hommes de la Maison. Ce faisant, elle leur communique « qu’ils ne sont pas tous seuls sur la terre et qu’ils ont de la valeur », laisse-t-elle savoir, ajoutant que ce contact humain l’a aidée à mieux comprendre l’itinérance.
Cette expérience la porte à encourager les jeunes à faire du bénévolat, car au-delà de la chance d’aider, le bénévolat permet « d’acquérir tellement d’expérience », ce qui peut éventuellement intéresser, souligne-t-elle, des employeurs potentiels. Cela permet également de savoir si l’on veut faire de la relation d’aide une profession. Quant au bénévolat à long terme, elle rappelle que c’est ce qui permet de forger, tant avec les usagers que les employés, des relations plus riches, plus profondes et plus plaisantes.
Car c’est bien de plaisir dont il s’agit. « Ça me fait plaisir de redonner, conclut-elle, parce qu’on me donne tellement dans la vie, je suis tellement chanceuse que de redonner, c’est la moindre des choses que je peux faire. »